🎮 +11.625% en 4 mois : retour sur Gamestop, 👂 Le futur sera audio, 🎶 Club de musique virtuel
Le meilleur de la tech Semaine 4 - 2021
Bienvenue sur le Brief Tech #4 !
Chaque semaine, je parcours les Internets et lis de nombreuses newsletters pour vous dénicher les histoires les plus intéressantes/effrayantes/amusantes/intrigantes et les synthétiser chaque dimanche !
Quelle semaine ! Entre les annonces de résultats financiers des grands groupes tech et l’affaire Gamestop, il y a eu de quoi faire. Je reviens dans le premier article sur cette dernière, qui, je pense, n’est que le début d’une longue série.
Au programme :
En Brief cette semaine
Finance : Boursicoteurs VS Wall Street, l’affaire GameStop
Réseaux sociaux : Le futur sera audio ? Lancez votre music club
Des liens pour la route
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En Brief
/ Finance / Réseaux sociaux / Liens
Des salariés de Google lancent Alpha global, une structure syndicale mondiale. Le but : "rendre la technologie de Google plus éthique". Il y a du travail, avec les nombreux problèmes qui ont émaillé ces dernières années.
Facebook publie ses résultats (bénéfice net de 11,2 Mds $, soit + 53 % vs 2019) et annonce dans la foulée qu'Apple est leur rival principal.
Europol démantèle le botnet Emotet "logiciel malveillant le plus dangereux du monde", actif depuis 2014.
Twitter rentre dans le newsletter game en rachetant Revue. Comme pour le podcast, je pense que les prochains mois vont voir de nombreux gros acteurs s’y lancer/racheter des entreprises.
Tesla met à jour ses model S (première fois depuis 2012), et propose une version Plaid avec une autonomie de 836 km (520 miles). On arrive enfin à l'autonomie des voitures thermique !
Pour la première fois, Apple dépasse les 100 Mds $ de chiffre d'affaire sur un trimestre. Principalement grâce à ses ventes d'iPhone (90,1 millions sur ce trimestre).
Chez Samsung aussi, ça va : augmentation des profits de 29 % vs 2019, pour atteindre 27Mds € de profits (Operating profit = bénéfice hors taxes). Ça va donc.
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🎮 Boursicoteurs VS Wall Street : GameStop
Situation : Gamestop est un réseau de boutiques vendant des jeux vidéo (comme Micromania en France, dont c'est d'ailleurs la maison mère). Depuis 2015, l'action baisse, du fait de la dématérialisation des jeux et le commerce en ligne. Un certain nombre de traders professionnels et fonds d'investissement ont donc shorté l'action (gagnent de l'argent si l'action baisse) en pensant que cette chute continuerait.
Sauf que... L'action revit depuis septembre 2020, passant de 4 $ à 14 $ en octobre (+ 250 %). Puis de 17 $ début janvier à 65 $ vendredi dernier (+ 282 %). Et 469 $ ce jeudi (donc + 11.625 % depuis septembre). Melvin Capital, un des fonds ayant shorté ces actions, a reçu presque 2 Mds $ du fond Citadel notamment (ça n'était pas pour organiser une crêpe party, mais à priori, plutôt pour boucher le "gros" trou).
Cette explosion s'est faite sans changements majeurs dans l'entreprise (à part l'arrivée d'un nouveau board member spécialiste du commerce en ligne) : elle vend toujours des jeux vidéo dans ses 5.000 magasins, et a été très impactée par le Covid-19.
Mais que s'est-il passé ? Si vous avez lu quelques articles sur le sujet, ils annonçaient "GameStop : comment les particuliers ont imité les pros de la finance" ou "GameStop : comment des boursicoteurs ont réussi à damer le pion aux barons de Wall Street". Soit une histoire de geeks/robins de bois des Internets (du sous-forum WallStreetBets) ayant décidé d'acheter en masse ces actions pour punir les méchants financiers qui shortent les actions. Sauf que bon… L'histoire est jolie, mais s'ils ont probablement déclenché cette affaire, c'est l'effet boule de neige ces deux dernières semaines qui a vraiment fait exploser le cours. Des fonds et riches particuliers sont clairement rentrés pour atteindre les sommets d'échanges (notamment jeudi, un total de 20 Mds $ échangés dans la journée, soit plus que Tesla ou Apple + Microsoft). Et surtout... Il y a des "méchants financiers" qui vont gagner sur cette explosion en flèche, Blackrock par exemple, possède 11 % de Gamestop. Donc si son action monte, les profits montent.
Et ce serait trop simple si c'était tout... Vu le nombre d'échanges hors du commun, l'application Robinhood (trading pour particuliers) a limité les échanges sur Gamestop. Sachant que les fonds d'investissement, eux, peuvent continuer à acheter/vendre, des class actions d'utilisateurs ont commencé à fleurir. Et c'est sans compter d'autres potentiels scandales, comme le fait qu'un des fonds auquel Robinhood vends les flux d'achats de ses clients (Citadel) a participé au refinancement de Melvin Capital, donc n'avait peut-être pas intérêt à ce que l'action continue de monter, et aurait demandé à Robinhood d'arrêter les transactions. Ou encore le fait qu'à certains points, il y avait 38 % de demandes d'actions que d'actions en circulation.
Bref, on n'a pas fini d'entendre parler de cette histoire 🍿!
Pourquoi c'est important : Depuis le début de la crise, les entreprises de la tech notamment ont vu leur valorisation exploser. Cette valorisation ne repose plus sur du tangible, mais plutôt sur une promesse de futur radieux. C'est la décorrélation entre marchés et "monde réel". L'exemple classique est celui de Tesla : l'entreprise a produit 500 K voitures en 2020, et a une valorisation de 700 Mds $. Cela représente une valeur de 1,4 millions de $ par voiture. Les acheteurs expliquent ce succès par le fait que Tesla est là pour rester, et sa valeur va continuer à augmenter grâce aux innovations que l'entreprise va apporter. Pour Gamestop, plus difficile à trouver une réponse...
Mais ce n'est qu'un des plus visibles aspects de cette affaire, il y en a de nombreux autres, parmi lesquels :
la dangerosité de donner accès à des particuliers à des outils qu'ils ne maîtrisent pas (on peut faire beaucoup plus qu'acheter et vendre des actions avec Robinhood, et perdre beaucoup d'argent), sans parler d’une possible addiction à l'application, à la gamification poussée,
le business model de Robinhood, qui est rémunéré par les sociétés de trading sur les transactions réalisées,
le manque de règles encadrant ce type de cas (que je ne serai pas surpris de revoir rapidement),
et ça, c'est pour l'instant !
À lire vraiment partout ! Mais en particulier :
l'analyse de Matt Levine sur Bloomberg (🇬🇧) qui réfléchit à l'impact de cette histoire sur l'entreprise elle-même, et les dilemmes que cette situation lui crée
et celle de Ranjan Roy de Margins (🇬🇧) qui revient notamment sur le fait que les membres du forum n'ont pas réussi seuls à faire exploser les cours.
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Réseaux sociaux
👂 Le futur sera audio ?
Situation : si les messages audio existent depuis un moment dans les apps (sur Whatsapp notamment), la voix est de nouveaux au centre de toutes les attentions. Quelques exemples : le renouveau des podcasts, l'arrivée de non-gamers sur Discord pour ses salons vocaux ou encore le besoin absolu de rejoindre l'application sur invitation très VIP Clubhouse. Ce format permettrait plus d'authenticité et d'immédiateté : j'ouvre l'app, j'enregistre, je partage.
Pourquoi c'est important : le passage brusque au "tout virtuel" dû aux confinements mondiaux a conduit à une Zoom Fatigue pour beaucoup. La voix permet de se passer d'un écran, et surtout, de faire autre chose en même temps. L'exemple le plus clair, c'est le podcast, que l'on peut écouter quand on veut, en marchant, dans le métro, en faisant le ménage ou la cuisine… C'est également un des sens les plus naturels, à la différence de la tape sur un clavier pour interagir. Il y a néanmoins deux difficultés majeures :
les interactions avec les machines (Assistant Google ou Siri) sont encore balbutiantes et comprennent rarement ce qu'on leur demande. Elles nécessitent encore un effort de notre part pour adapter notre language aux commandes qu'elles comprennent,
pour les réseaux sociaux, le problème reste la modération (que n'ont toujours pas résolu les "grands" réseaux comme Facebook et Twitter). L'application Clubhouse citée plus haut a cet été fait l'objet de nombreuses critiques dans ce sens, des utilisateurs ayant été la cible de commentaires misogynes ou racistes.
Quelques applications pour tester ces nouveaux usages :
Clubhouse (iOS) donc, sur invitation : rejoignez des salons et écoutez et discutez avec les personnes présentes,
Discord (iOS, Android, Mac et Windows) : à l'origine, une plateforme de chat pour gamers. Tout le monde y est désormais ! Vous pouvez créer/rejoindre des groupes, y créer des salons de discussion et vocaux, et même streamer.
Chekmate (iOS, Android) : une app de rencontre qui pour éviter les faux profils vérifie votre selfie. Vous pouvez envoyer ensuite des messages audio ou vidéo, pas de texte.
Capuccino (iOS, Android) : chaque matin à 8 h, recevez une compilation de messages audio de vos amis et proches.
À lire sur MIT Technology Review (🇬🇧)
🎶 Et si vous lanciez votre club d'écoute ?
Situation : c'est l'histoire de Devon et Erin, qui lors d'un confinement, on créé un club d'écoute de musique virtuel. Sur le modèle d'un book club, une douzaine de personnes se réunit sur un Zoom et écoutent de la musique en fonction d'un thème donné. Ils débattent ensuite des pistes écoutés, des artistes, voir les impacts sociaux et politiques des chansons.
Pourquoi c'est important : Plus nous avons d'interactions virtuelles, plus le contact, la présence physique manquent. Je fais justement partie du book club de mon entreprise, et dans le monde d'avant, la discussion sur le livre du mois se faisait autour de bonnes bouteilles de vin et de fromages. Nous sommes passés sur Microsoft Teams, mais nos rendez-vous se sont transformés de sessions de plus de 3 h à seulement 45 minutes : c'est sympa de se retrouver et échanger, mais après une journée entière à enchaîner les réunions sur ce même outil, on veut déconnecter.
Et justement, le fait de partager de la musique déclenche à priori quelque chose. En écoutant ensemble le même morceau, on peut fermer les yeux et se concentrer, plutôt que fixer son écran. Il y a une sorte de communion, qui permet à l'échange de transcender l'écran. Autre avantage, pas besoin de réviser (= pas de livre à lire), chacun apporte sa chanson et on l'écoute en live.
À lire sur Pitchfork (🇬🇧)
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🔗 Quelques liens pour la route
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Rémi