📰 Google paie des médias, Facebook refuse. 👀 le Fisc sur Insta
Le meilleur de la tech Semaine 7 - 2021
Bienvenue sur le Brief Tech #7 !
Toute la semaine, je parcours les Internets et lis de nombreuses newsletters pour vous dénicher les histoires les plus intéressantes/effrayantes/amusantes/intrigantes et les synthétiser chaque dimanche !
En Australie, Google donne des millions de $ à de gros médias pour continuer à afficher des extraits de leurs articles sur ses sites. Facebook s’est dit qu’il pouvait s’en passer, et a donc supprimé la possibilité pour les utilisateurs de partager les articles de médias Australiens.
Ces actions font suite à une nouvelle loi obligeant les plateformes à rémunérer les médias si elles affichent des extraits de leurs articles. Le but est honorable : mieux rétribuer les journaux de la valeur qu’ils créent. Mais la mise en pratique de ce but est pernicieuse. En exagérant un peu, c’est comme si la Fnac devait payer Robert Laffont pour afficher le dernier livre de Marc Levy en vitrine.
Sujet passionnant, car il mélange acteurs pré-internet et internet, lobbying et philosophie d’internet (carrément). On décortique cela après le Brief de la semaine ! 👇
En Brief
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Mauvaise manip'. La banque Citi ne pourra pas récupérer les 900 millions de $ envoyés par erreur à un client. Une interface peu claire serait à blâmer.
Antitrust. Epic games continue sa bataille contre Apple en déposant une plainte devant la commission Européenne (après les USA et le Royaume-Uni). Pour rappel, Epic veut éviter de payer une “taxe” à Apple pour chaque transaction réalisée dans son jeu phare Fortnite.
Antitrust (encore). En Inde, Amazon a favorisé une poignée devendeurs sur sa place de marché, contre les lois du pays.
Impôts. C'est officiel, la Direction Générale des Finances Publiques va débuter dans les semaines/mois qui viennent une surveillance en ligne. Pour débusquer les fraudeurs fiscaux, les posts publics des réseaux sociaux, annonces de site de locations saisonnières ou de petites annonces seront analysés.
Mars. Le rover Perseverance de la NASA se pose avec succès sur Mars. C'est le 6ᵉ rover à parcourir la planète rouge. Pour la première fois, son objectif officiel est de découvrir s'il y a eu de la vie. Il va notamment faire des prélèvements du sol, qui seront rapatriés sur Terre dans les années 2030 via une autre mission.
Santé. Facebook serait en train de plancher sur une smartwatch. Ce serait un pas de plus dans le secteur de la santé, l'entreprise ayant déjà de nombreux projets via la réalité virtuelle ou l'analyses de données. Pour le chercheur Freddy Abnousi, l'entreprise peut contribuer à façonner les aspects sociaux de la vie d'une personne et ainsi conduire à une meilleure santé. Rassurant ?
Gig Economy. Pour la Cour Suprême Britannique, les chauffeurs Uber sont des employés. Cela ouvrirait leur droit à un salaire minimum et des congés payés, bouleversant le business model d'Uber qui se présente comme une plateforme de mise en relation.
UI. Le créateur de l'application minimaliste Paper sort 3 nouvelles app loin du minimalisme. D'après lui, le compte à rebours, la calculette et la météo n'ont quasiment pas bougé depuis le premier iPhone. Il les revisite en utilisant les nombreuses capacités techniques de l'appareil (3D, animations).
Internet. Starlink à obtenu l'autorisation de lancer son offre d'internet par satellite en France. Vu les débits, latences et prix, cette offre s'adressera à une cible restreinte, surtout avec le plan très haut débit France en phase de finalisation.
Cybersécurité. Les attaques sur les entreprises et administrations françaises ont été multiplié par 4 en 2020. Emmanuel Macron a présenté un plan d'un milliard d'euros jusqu'à 2025 pour renforcer la cybersécurité du pays. Ce plan a pour but de développer la Recherche et Développement, augmenter la collaboration entre état et entreprises et former des agents public prêts à intervenir en cas d'attaque.
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Le Focus : 📰 Google va rémunérer des médias, Facebook non.
Situation : Depuis le début d'Internet, et plus particulièrement de la création du lien hypertexte (ce bout de texte souligné qui nous permet de naviguer de site en site), les annuaires en ligne (Yahoo) puis les moteurs de recherche (Google) ont bâti leur succès en "organisant" le fouillis de sites. Ils ont aidé (et aident) de nombreux utilisateurs à trouver leur chemin vers des recettes, vidéos, site des impôts, jeux vidéo... Et pour les sites sur lesquels ces utilisateurs atterrissent, ils créent de l’audience (= sans le moteur de recherche, peu de gens auraient réussi à accéder à ce site). Cela a notamment été possible en affichant un extrait du site cible, permettant à l'utilisateur de se faire une idée avant de cliquer.
Sauf que... Les sites sources de traffic, Google principalement, mais également les réseaux sociaux comme Facebook ou Twitter, ont vu leurs revenus grimper en flèche, tandis que les sites cibles de traffic, en particulier les médias historiques, ont vu leurs revenus chuter. On pourrait en déduire que l’un est lié à l’autre, selon un système de vases communicants. Ce serait simple ! On pourrait même créer des lois qui obligent ces sites apporteurs de traffic à rémunérer les sites cibles ! Et c’est donc ce qu’a fait l’Europe en 2019, via la directive des droits voisins, et plus récemment l’Australie. Ces lois/directives obligent les plateformes (Google étant la cible prioritaire) à trouver un arrangement pécuniaire pour afficher les contenus des médias.
Comme présenté en introduction, Google a scellé des accords en France et en Australie avec des médias. Facebook, non (en Australie, le réseau n’étant pas directement ciblé en Europe).
Avant d’arriver à cet accord Australien, Google a fait quelques tests sur ses résultats de recherche. Les internautes australiens ont ainsi vu de vieux articles ressortir, tandis ce que de nouveaux n’apparaissaient plus du tout ! Ces tests ont peut-être été révélateurs pour Google de l'impact des sites d'actualité. Car si officiellement, Google paie les médias pour qu'ils apparaissent dans le nouveau Google News Showcase, c'est bien de garder ces sources dans son moteur de recherche qui intéresse l'entreprise (c'est là que sont ses pubs).
Pour Facebook, le non est peut-être un bluff car les négociations continuent. Le réseau a indiqué que les liens provenant de médias d'actualité ne représentaient que 4 % des contenus partagés. En interdisant les partages de ce type, le contenu du fil d'actualité ne change donc pas beaucoup.
Pourquoi c'est important : c’est une rustine sur un problème plus large. La chute des revenus de la presse ne sera pas résolu par un moteur de recherche qui verse des royalties.
Voyons les (nombreux) sujets que ces directives ouvrent :
Les médias français et australiens établissent une dépendance toujours plus grande aux mastodontes américains.
Les montants réglés par Google ne sont pas assurés de supporter le journalisme. Rien n'empêche dans la loi Australienne de reverser ces royalties aux actionnaires par exemple.
En France, seuls les publications d'"Information politique et générale" (liste ici) sont concernés par les deals avec Google. Que se passe-t-il pour les autres ? Ils seront moins visibles, donc moins de revenus... De même que ce système favorise les "gros" éditeurs qui ont la capacité de faire du lobbying auprès de l'état (qui définit les lois) et Google.
Cette nécessité de payer pour afficher des liens remet en cause le principe de neutralité du net. La promesse et force du moteur de recherche de Google, c'est que tout le monde peut apparaître en première position (la meilleure !) et gratuitement. Cela demande beaucoup de travail (le fameux SEO), mais si votre contenu est la meilleure réponse à une requête d'un internaute, Google vous affichera, que vous soyez un géant de la presse ou que vous teniez un tout petit blog hyper spécialisé.
Sur une note plus positive, ces actions ont le mérite de poser des actions concrètes sur le débat plus large de la toute puissance de Google ou Facebook. Et elles appuient là où ça fait mal : au portefeuille.
Ce sera intéressant de suivre dans les prochains semaines/mois si d'autres pays prennent également ce type de règlementation ("si l'Australie et la France ont réussi, pourquoi pas nous ?!"✊).
À lire sur Le Monde (tout comprendre sur les droits voisins), Le Figaro (accords de janvier en france), et l'excellente analyse de Casey Newton sur Platformer (🇬🇧).
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