🪙 Cryptomonnaie au Niger,🚀 Disruption vers l'espace, 🗺️ Métavers de Facebook
Le meilleur de la tech Semaine 43 - 2021
Facebook Inc. devient Meta.
La maison mère de Facebook, Instagram, WhatsApp et Oculus a désormais pour vision « d’aider le métavers à prendre vie ».
Tentative de diversion face aux nombreuses affaires en cours ? Lubie de milliardaire ? C'est quoi le multivers ?
Tentons d'y voir plus clair dans le brief de la semaine 👇
**En Brief** / Liens
📝 En Brief
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Facebook nous veut dans son univers virtuel
Depuis les révélations de manipulation des élections présidentielles américaines de 2016 (affaire Cambridge Analytica), le plus gros réseau social du monde "subit" des scandales régulièrement. Dernièrement, c'est la lanceuse d'alerte Frances Haugen (voir Brief Tech #40) qui sortait de nombreux documents internes permettant de voir le peu d'importance que Facebook accorde à corriger ses influences négatives.
Un changement de nom, pour une entreprise, c'est l'occasion de repartir sur une base vierge. Ou du moins, c'est ce que se disent ses dirigeants.
En rebaptisant la structure englobant Facebook App, Instagram, WhatsApp, Oculus, Workplace, Portal et Novi en Meta, Mark Zuckerberg (son patron) doit espérer que l'attention se portera un peu moins sur les affaires et plus sur l'avenir qu'il propose.
Cet avenir, c'est un métavers.
Le Métavers, pour Zucky, c'est un univers en 3D accessible en réalité virtuelle dans lequel vous pourrez jouer, voir des films, socialiser, faire du shopping ou encore travailler. Si vous avez vu Ready Player One de Spielberg (pas incroyable mais assez fun tout de même), c'est ça : la Terre est devenue trop pourrie pour y vivre donc le monde se réfugie dans l'OASIS, un univers virtuel en 3D dans lequel vous pouvez jouer, voir des films... Bref, vous voyez.
La société est déjà dans la réalité virtuelle depuis 2014 avec le rachat de l'entreprise créant des casques de réalité virtuelle, Oculus. Facebook-désormai-appelé-Meta propose également un monde virtuel via Facebook Horizon et a annoncé cet été le peu excitant Facebook Horizon Workroom (une représentation virtuelle d'un bureau).
Ce n'est donc pas illogique que l'entreprise souhaite s'engager plus dans ce domaine. D'un côté, ses utilisateurs vieillissent et elle doit trouver une solution pour attirer les plus jeunes générations. De l'autre côté, la crise du Covid 19 et les confinements ont fait exploser les usages du numérique. On peut imaginer que dans un monde où les canicules deviendront habituelles et où il y aura d'autres pandémies, rester chez soi et se connecter à un univers virtuel devient envisageable.
Seulement, accéder à un monde en réalité virtuelle (RV) tel que celui présenté dans la longue vidéo de présentation de Meta n'est pas encore à portée de main. Côté utilisateurs finaux, il faut du matériel (un casque de RV minimum) et côté fournisseur, des applications qui donnent envie de les utiliser et apportent un vrai "plus" par rapport à un simple coup de fil ou une partie de PUBG classique.
Meta prévoit d'investir 10 milliards de $ sur l'année à venir (!!!) et a annoncé recruter 10.000 personnes en Europe sur les 5 prochaines années pour travailler sur ce métavers.
👉 À lire sur Affordance, , la lettre du fondateur 2021 de Mark Zuckerberg (🇬🇧) et la vidéo de présentation (🇬🇧)
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Hertz passe en masse à l'électrique
C'est la plus grosse commande de voitures électriques jamais réalisée : Hertz, le loueur de voiture qui est sorti de faillite il y a quelques mois, a sorti le chéquier pour commander 100.000 Tesla.
Le montant de la commande serait de 4,2 milliards de $ et les véhicules seront livrés au fil des 14 prochains mois aux USA et en Europe.
La réduction drastique de voyageurs dû à la crise du Coronavirus a impacté directement l'entreprise. Le fait d'avoir pu sortir de la faillite a été l'occasion de revoir en profondeur la stratégie de l'entreprise et mettre l'accélérateur sur l'automatisation (la plupart des véhicules pourront être loué/débloqués via l'app Hertz) et l'électrification de sa flotte.
La commande, qui représente environ 10 % de la capacité de production de Tesla, a fait bondir en bourse l'entreprise d'Elon Musk, qui a atteint pour la première fois une valorisation de 1.000 milliards de $. Pour comparaison, Renault, c'est 10 milliards d'euros.
👉 À lire sur Autoblog (🇬🇧)
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Une nouvelle station spatiale privée
Orbital Reef space station, c'est le nouveau projet de Blue Origin, l'entreprise de tourisme spatial de Jeff Bezos (ancien boss d'Amazon). En partenariat avec Boeing et Sierra Space, l'objectif est de lancer cette station avant la fin de cette décennie.
La station spatiale internationale (ISS) a déjà 20 ans, et même si sont fonctionnement (et le budget qui va avec) est garanti jusqu'en 2030, il n'y a pour l'instant pas de plans publics pour une remplaçante publique. La voie est donc ouverte pour les projets privés tel que celui-ci.
L'Orbital Reef prévoit de pouvoir accueillir des scientifique, mais également des équipes de tournage de films et un hôtel.
👉 À lire sur BBC (🇬🇧)
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Le Niger lance sa monnaie numérique
Première en Afrique (mondiale si on enlève les Caraïbes) avec le lancement de l'eNaira, la monnaie numérique de Banque Centrale (CBDC en anglais) du Niger. Le terme CBDC est assez important à retenir, car il permet de différencier cette cryptomonnaie (oui, c'en est une) des cryptomonnaies plus classiques (ETH, BTC...) qui ne sont pas rattachés/créés par une banque centrale.
Pour utiliser cette version numérique du Naira, les Nigérians doivent télécharger l'eNaira Wallet et le connecter à leur compte bancaire.
Mais en 2020, plus de la moitié des habitants du Niger n'avaient pas de compte bancaire.
Un des buts de cette monnaie numérique est aussi de bancariser un peu plus la population. Ce portefeuille (comme les échanges de cryptomonnaies !) propose ainsi plusieurs tiers de vérification avec à chaque fois de plus gros plafonds et dépenses journalières. Le Tier 0 par exemple ne nécessite qu'un numéro de téléphone pour s'inscrire et permet de dépenser jusqu'à 20.000 ₦ par jour (environ 42 €).
La technologie utilisée est la blockchain, grâce aux services de l'entreprise Bitt.
👉 À lire sur La Tribune
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Votre bon (ou pas) goût bientôt sur Twitter
Les NFT arrivent sur nos profils Twitter.
Le réseau social au petit oiseau bleu est en train de tester une fonctionnalité permettant de synchroniser votre porte-monnaie numérique (avec lequel vous avez acheté vos NFT) et Twitter. Vous pourrez ainsi choisir une photo de profil parmi vos NFT et afficher un onglet sur votre profil affichant l'ampleur de votre bon (ou pas) goût.
L'intérêt ? Euh... Dans l'état actuel, cela servira principalement à se la raconter. Comme lorsque vous montrez à un collègue votre collection de cartes Pokemon/voitures vintages/nains de jardin/montres/Vermeer... Ou alors vous êtes un artiste et vous pourrez y afficher votre portfolio.
Mais dans un futur proche, le champ des possibles s'ouvre ! On pourrait imaginer que certains NFT permettraient d'accéder à des fonctionnalités supplémentaires ou du contenu de certains créateurs. Concrètement : un NFT Star Wars débloquerait le visionnage du dernier film en exclu sur Twitter.
👉 À lire sur The Verge (🇬🇧)
NFT ?
🙋 Qu'est ce que les NFT : Brief Tech #13
🎧 Les NFT explosent : écoutez ou regardez l'épisode 7 de notre podcast Encore Un Podcast Tech.
📰 Les singes qui s'ennuient envahissent Twitter : Brief Tech #31
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Les lanceurs spatiaux disruptés
On parle de disruption lorsqu'un nouvel acteur arrive dans un secteur dominé par des acteurs historiques et y devient en quelques années incontournable. C'est le cas d'Apple ou Google sur le marché des smartphones, qui ont rendu obsolète les Nokia ou RIM (Blackberry). C'est aussi le cas d'Airbnb qui a rebattu les cartes de l'hôtellerie en concurrençant les Accor, Hilton ou Gîtes de France.
Cette disruption peut toucher tous les secteurs. C'est ce qui est en train d'arriver au secteur du "New Space" depuis une décennie et l'arrivée de SpaceX. Cette entreprise a permis de réduire drastiquement les coûts des lanceurs en les rendant réutilisables : si vous n'avez pas besoin de reconstruire votre fusée à chaque lancement, vous faites des économies.
Le but ultime d'Elon Musk, dirigeant de SpaceX (dont j'ai l'impression de parler à chaque numéro de cette newsletter mais que voulez vous, il est présent dans l'automobile, les cryptomonnaies ET l'espace 🤷 ), est de fonder une colonie sur Mars.
Cela parait un peu ambitieux comme ça, on a plutôt l'habitude que ce soit un (très grand) pays qui puisse se fixer se genre d'objectif. Mais SpaceX est crédible sur cet objectif. L'entreprise a réussi à créer un lanceur réutilisable en 4 ans seulement !
Le moyen principal pour atteindre cet objectif est la création d'un lanceur "super lourd" : Starship (anciennement BFR, aka "Big Falcon Rocket" sur les communications officielles et "Big Fucking Rocket" en vrai (oui, Elon Musk est un rigolo)).
Starship sera capable d'envoyer 100 tonnes en orbite basse pour un coût inférieur à 10 millions de $ (soit en gros un prix commercial par kg de 50 $, à comparer aux 10.000 €/kg de la future Ariane 6 Européenne). La fusée sera réutilisable, pouvant ainsi proposer plus d'un millier de vols par an (à nouveau, pas besoin de reconstruire la fusée à chaque fois !). Et on peut en faire des choses avec 100.000 tonnes de matériel envoyé dans l'espace.
Le problème, c'est que les agences gouvernementales (la NASA en particulier, mais ça doit être valable pour l'ESA) n'ont pas pris la mesure de ce nouveau lanceur et continuent à investir dans des lanceurs hors de prix et sans avenir. C'est le cas par exemple du SLS (Space Launch System) de la NASA qui ne sera pas réutilisable et dont chaque lancement coûtera plusieurs milliards.
Ce manque de perspective est principalement dû à une vision différente des missions spatiales : chaque mission est depuis le début des vols spatiaux un travail sur-mesure. Chaque élément du plan est défini pour économiser le maximum de place et optimiser le coût du lancement. Du coup, rien n'est standard et tout est créé à chaque lancement.
Le nouveau paradigme proposé par Starship est qu'il propose de la place, beaucoup de place et ce, de façon régulière grâce à la réutilisation. Il devient possible d'envoyer du matériel industriel dans l'espace. On pourrait par exemple aisément imaginer envoyer des engins de chantiers et des modules préfabriqués d'habitation standards avec quelques modifications pour les adapter à l'utilisation dans l'espace, plutôt que créer des outils sur mesure à plusieurs millions de $. La création d'une base lunaire ou martienne s'en trouve grandement simplifiée.
Le premier vol test de Starship dans l'espace pourrait avoir lieu dès novembre 2021.
👉 À lire sur le blog de Casy Handmer (🇬🇧)
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En Brief / **Liens**
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Merci pour votre lecture et à la semaine prochaine !
Rémi